Infolettre 154 – 2 août : Magnésium et dépression – Avocat et perte de poids- Vitamine D et insuline Vitamine D et insulineChez des individus à haut risque de diabète ou récemment diagnostiqués avec un diabète de type II, une supplémentation en vitamine D pendant 6 mois a augmenté de façon significative la sensibilité périphérique à l’insuline et le fonctionnement des cellules bêta. Une faible concentration sérique en 25-hydroxyvitamine D, (25(OH)D a été associée à un risque accru de développer une résistance à l’insuline et un diabète de type II. Cependant, des essais de supplémentation en vitamine D ont montré des résultats contradictoires quant à ses effets sur la sensibilité à l’insuline, la sécrétion de l’insuline et le fonctionnement des cellules bêta, les cellules sécrétrices de l’insuline. Lorsque les cellules hépatiques, musculaires et adipeuses deviennent moins sensibles à l’insuline, moins de glucose peut les pénétrer et celui-ci reste dans le sang. Une méta-analyseC’est une technique statistique qui consiste à réunir les données provenant de différentes ét... a conclu que ces résultats divergents obtenus dans différentes études randomisées contrôlées pourraient s’expliquer par l’hétérogénéité des populations étudiées en termes d’ethnie, de tolérance au glucose et de statut en vitamine D, par les différences de doses de vitamine D administrées et de durée de traitement et par les méthodes de mesures de la sensibilité à l’insuline. Une étude randomisée, en double aveugle et contrôlée contre placebo a été conçue pour évaluer l’effet d’une supplémentation en vitamine D sur l’insulino-résistance. Quatre-vingt seize personnes à haut risque de diabète ou récemment diagnostiquées avec un diabète de type II ont été enrôlées dans cette étude. Pendant six mois, elles ont reçu quotidiennement 5 000 UI de vitamine D3 ou un placebo. Les résultats montrent que la supplémentation en vitamine D a amélioré la sensibilité périphérique à l’insuline. L’analyse d’un sous-groupe révèle que cet effet de la vitamine D était plus important chez les sujets ayant au début de l’étude un prédiabète ou un diabète récemment diagnostiqué. De plus, bien qu’aucune différence entre les deux groupes dans les indices de sécrétion de l’insuline n’ait été observée, un effet bénéfique sur le « disposition index » a été constaté, suggérant que la vitamine D pourrait améliorer le fonctionnement des cellules bêta. D’autres études, de plus longue durée et sur de plus vastes échantillons de populations sont nécessaires pour valider ces résultats. Lemieux P et al., Effects of 6-month vitamin D supplementation on Insulin sensitivity and secretion : a randomized, placebo-controlled trial. European Society of Endocrinology, 2019 July.0 PartagesPartagezTweetezPartagez Avocat et perte de poidsLa consommation quotidienne d’un avocat, associée à un régime hypocalorique, favoriserait la perte de poids. Les avocats contiennent notamment des fibres, des acides gras insaturés dont principalement, l’acide oléique, un acide monoinsaturé. Ils sont également riches en minéraux, principalement du potassium etven vitamines : vitamines du groupe B, vitamine E, lutéine … Compte-tenu de la présence des fibres et des acides gras monoinsaturés, des chercheurs ont émis l’hypothèse qu’inclure un avocat à un régime hypocalorique améliorerait la qualité du régime et pourrait renforcer la perte de poids en accroissant la satiété et en modifiant le microbiote intestinal. Cinquante et une personnes, hommes et femmes, obèses ou en surpoids ont été enrôlées dans une étude d’intervention randomisée, ouverte, contrôlée en parallèle. Pendant 12 semaines, elles ont suivi un régime hypocalorique avec ou sans un avocat quotidien. Des marqueurs sériques et le microbiote intestinal ont été analysés au début et à la fin de l’étude. Une perte de poids ainsi qu’une diminution de l’IMC (l’indice de masse corporelle), de la masse grasse globale et du tissu adipeux viscéral significatives ont été constatées dans les deux groupes. En plus, dans le groupe ayant consommé un avocat par jour, une baisse significative des triglycérides sériques a été observée. La consommation quotidienne d’un avocat a, par ailleurs, généré des modifications dans la composition du microbiote intestinal : les proportions relatives des phyla bactériens (Firmicutes et Bacteroidetes), des familles (Bacteroidaceae et Erysipelotrichaceae) et des genres (BEnfin,acteroides, Clostridium, Methanosphaera et Candidatus Soleaferrea) ont été altérées de façon significative. Enfin, la consommation d’avocat a entraîné une diminution significative de la concentration sérique du HGF (facteur de croissance des hépatocytes,) ce qui peut avoir des effets bénéfiques sur la réduction de l’insulino-résistance, la maladie du foie gras, et des conditions inflammatoires. De plus, elle a également provoqué la baisse des concentrations de différents marqueurs de l’inflammation. Ces résultats suggèrent que la richesse de l’avocat en fibres et en graisses monoinsaturées pourrait avoir contribué à la perte de poids en soutenant la satiété et en modifiant la composition bactérienne, conduisant ainsi à un changement dans l’utilisation de l’énergie dans l’intestin. Henning SM et al., Hass avocado inclusion in a weight-loss diet supported weight loss and altered gut microbiota : a 12-week randomized parallel-controlled trial. Current Developments in Nutrition, 2019 June 12. MagnésiumLa dépression est un trouble courant de la santé mentale caractérisé par une morosité, un manque d’énergie, des difficultés à réfléchir et une perte d’intérêt ou de plaisir pour toute chose. Elle peut se traduire également par des plaintes d’ordre physique et, notamment, des maux de têtes, une perturbation du sommeil, une perte d’énergie… Cofacteur de plus de 300 enzymes, le magnésium est essentiel pour la production d’énergie, la glycolyse, la phosphorylation mitochondriale ainsi que pour la régulation du calcium et du potassium. Des apports adaptés en magnésium sont nécessaires pour la production d’énergie, la prévention des arythmies, la régulation de la pression sanguine, l’équilibre osseux ou la prévention de l’insulino-résistance. Des études ont montré que des personnes dépressives avait des concentrations faibles de magnésium. Mais d’autres ont donné des résultats divergents. L’influence du statut en magnésium avant un traitement sur l’évolution des troubles dépressifs n’est donc pas clairement établie. Par ailleurs, une supplémentation en magnésium, chez des patients souffrant de dépression légère à modéré, dans certaines études, a réduit les symptômes dépressifs. Des chercheurs ont voulu clarifier la relation existant entre la concentration sérique en magnésium et les symptômes dépressifs chez des adultes suivis pour dépression dans un centre de soins médicaux. Dans cet objectif, ils ont réalisé une analyse croisée des données médicales provenant de 3604 adultes, âgés en moyenne de 62 ans suivi entre 2015 et 2018 dans des cliniques de soins médicaux. Au moins un questionnaire mesurant les scores dépressifs était inclus dans ces données. Les résultats de l’analyse montrent que chaque mg/dL additionnel de magnésium sérique était associé à près d’un quart de point de moins sur l’échelle des scores de dépression. Cette association entre les concentrations sériques de magnésium et les symptômes dépressifs a été observée même lorsque le niveau de magnésium était situé dans des valeurs normales. Des études devront explorer la relation entre le statut de base en magnésium et l’effet d’une supplémentation en magnésium sur l’évolution des symptômes de dépression. Tarleton EK et al., The association between serum magnesium levels and depression in an adult primary care population. Nutrients 2019, 11, 1475. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 8 août 2019