Infolettre 442 - 4 octobre 2025 : Safran et dépression • Safran et dépression post-partum • Safran et syndrome prémenstruel Safran et dépression La prise d’extrait de safran pendant trois mois aurait des effets bénéfiques sur les symptômes dépressifs d’adultes. Dépression et dépression subclinique La dépression subclinique est définie par la présence de symptômes dépressifs sans toutefois remplir tous les critères du diagnostic du trouble dépressif majeur. La dépression subclinique est envisagée lorsqu’une personne présente deux à quatre symptômes dépressifs et que l’un d’entre eux est soit une humeur dépressive, soit une perte d’intérêt ou de plaisir sur une période de deux semaines. La dépression subclinique est par ailleurs un facteur de risque significatif d’une progression en trouble dépressif majeur. L’intérêt du safran Les stigmates de safran issus de la fleur du Crocus sativus ont fait l’objet de plus de 20 essais cliniques randomisés contrôlés comme principal traitement des troubles dépressifs majeurs. Plusieurs méta-analyses montrent que le safran à des effets antidépresseurs plus importants que ceux d’un placebo et une efficacité comparable à celle des médicaments antidépresseurs. Concernant les mécanismes impliqués dans les effets du safran, on suppose qu’il agirait à travers de multiples actions incluant notamment une influence sur l’activité de neurotransmetteurs et une modération de la réponse au stress, ainsi que par une réduction de l’inflammation et du stress oxydantLe stress oxydant apparait lorsque l’organisme est soumis à tellement d’attaques par des radica.... Quels effets sur la dépression subclinique ? Une étude randomisée, contrôlée contre placebo et en double aveugle a évalué les effets d’un extrait de safran sur le bien-être général et l’humeur de personnes adultes en bonne santé et déprimées. Deux-cent-deux personnes âgées de 18 à 70 ans ont pris part à cette étude. Pendant douze semaines, elles ont pris quotidiennement 28 mg d’extrait de safran ou un placebo. Les résultats indiquent dans le groupe ayant pris l’extrait des modifications significatives dans l’échelle de la dépression, de l’anxiété et du stress chez 72,3 % des participants contre seulement 54,3 % dans le groupe placebo. Une amélioration du sommeil a également été constatée dans un sous-groupe de personnes ayant des problèmes de sommeil plus sévères. Lopresti AL et al., An examination into the effects of a saffron extract (Affron) on mood and general wellbeing in adults experiencing low mood: a randomized, double-blind, placebo-controlled trial. The Journal of Nutrition 2025 July 7. 165(7 : 2300-2311. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 0 PartagesPartagezTweetezPartagez Safran et dépression post-partum Le safran aurait un impact bénéfique sur les symptômes de jeunes mamans souffrant de dépression post-partum légère à modérée. Le safran, extrait du Crocus sativus, est une épice dont l’usage remonte à plus de 3 000 ans et on la retrouve sur des fresques dans le palais de Cnossos, en Crète ou dans les ruines d’Akrotiri sur l’île de Santorin. Son utilité dans le domaine de la santé est bien moins connue que son usage culinaire. Pourtant, les Egyptiens, les Perses, les Grecs et les Romains de l’Antiquité l’utilisaient aussi pour ses vertus médicinales. Le safran était notamment employé pour stimuler les règles, soulager les douleurs spasmodiques ou les symptômes de la dépression. Plusieurs études ont récemment montré que la prise d’extrait de safran pouvait effectivement soulager efficacement les symptômes de dépression légère à modérée. L’une d’entre elle a comparé l’effet d’un extrait de safran avec celui de la fluoxétine, un médicament antidépresseur, chez de jeunes mamans souffrant de dépression post-partum et a conclu qu’ils avaient une efficacité similaire. Dix à vingt pour cent des jeunes mamans souffriraient de dépression postpartum. Cette dépression survient généralement deux à huit semaines après l’accouchement mais peut aussi intervenir plusieurs mois après. Le traitement classique est constitué par des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine. Le taux de guérison est relativement faible avec ce type de médicament sans compter qu’ils ne sont pas exempts d’effets secondaires. De surcroit, surtout lorsqu’elles allaitent, les jeunes mères préfèrent se tourner vers des traitements naturels à base de plantes. Une nouvelle étude[1] randomisée, contrôlée contre placebo a été conduite chez 60 jeunes mamans allaitant leur nouveau-né et souffrant de troubles dépressifs post-partum légers à modérés. Elles ont été réparties en deux groupes. L’un recevant quotidiennement un placebo et l’autre 15 mg d’un extrait de safran. A la fin des huit semaines de la durée de l’étude, les symptômes dépressifs ont été évalués, en utilisant l’inventaire de Beck pour la dépression, et comparés à ceux que les sujets présentaient au début de l’étude. Les résultats montrent que la prise de l’extrait de safran a eu un impact plus important que celle du placebo sur les symptômes dépressifs. 96 % des femmes ayant pris l’extrait de safran étaient en rémission contre 43 % de celles sous placebo. [1] Tabeshpour J et al., A double-blind, randomized, placebo-controlled trial of saffron stigma (Crocus sativus L.) in mothers suffering from mild-to-moderate post-partum depression. Phytomed, 2017 ; Published ahead of print : doi.org/10.1016/j.phymed.2017.10.005. Safran et syndrome prémenstruel La prise d’un extrait de safran semble soulager les symptômes du syndrome prémenstruel. Le syndrome prémenstruel se définit par un ensemble de modifications physiques et psychiques qui apparaissent avant les règles et disparaissent avec leur apparition. Des milliers de femmes souffrent ou ont souffert de ces symptômes parfois très invalidants dont l’apparition est rythmée par le cycle menstruel. Le safran, extrait du Crocus sativus, est une épice dont l’usage remonte à plus de 3 000 ans et on la retrouve sur des fresques dans le palais de Cnossos, en Crète ou dans les ruines d’Akrotiri sur l’île de Santorin. Son utilité dans le domaine de la santé est bien moins connue que son usage culinaire. Pourtant, les Egyptiens, les Perses, les Grecs et les Romains de l’Antiquité l’utilisaient aussi pour ses vertus médicinales. Le safran était notamment employé pour stimuler les règles, soulager les douleurs spasmodiques ou les symptômes de la dépression. On le surnomme l’or rouge en raison de son prix élevé dû au fait qu’il faut 150 000 fleurs de crocus pour obtenir un seul kilo de safran sec. On lui connait quatre principes actifs : La crocine et la crocétine, deux caroténoïdesLes caroténoïdes sont des pigments naturels qui apportent une coloration variant du jaune-orangé ... responsables de sa couleur jaune-orangée La picrocine qui lui apporte sa saveur et son goût amer, Le safranal à qui il doit son arôme et son odeur. Quelques études ont été réalisées en Iran pour évaluer les effets d’extraits de Crocus sativa sur les symptômes du syndrome prémenstruel. L’une d’entre elles[1], a enrôlé des femmes âgées de 20 à 45 ans, avec des cycles menstruels réguliers, souffrant de symptômes du syndrome prémenstruel depuis au moins six mois. Elles ont reçu de façon aléatoire, un placebo ou 15 mg d’un extrait de safran midi et soir pendant deux cycles. Les résultats de cette étude randomisée, en double aveugle, contrôlée contre placebo ont montré que la prise de l’extrait de safran soulageait les symptômes du syndrome prémenstruel. L’efficacité de l’extrait de crocus a été évaluée par un relevé quotidien des symptômes et avec l’échelle de dépression de Hamilton. Au moins trois études avaient montré que l’extrait de crocus a des effets antidépresseurs dus à une action sérotoninergique. Une autre étude parue en 2016 est venue confirmer l’efficacité de la prise d’extrait de stigmates de crocus sur la sévérité des symptômes du syndrome prémenstrue[2]. La taille des échantillons, la durée de suivi du traitement et l’utilisation d’un seul dosage limitent cependant l’intérêt de ces études. Leurs résultats demandent à être confirmés sur un plus grand nombre de femmes avec suivi de plus longue durée. [1] Agha-Hosseini M et al. Crocus sativus L. (saffron) in the treatment of premenstrual syndrome : a double blind, randomised and placebo-controlled trial. BJOG. 2008 Mar;115(4):515-9. doi: 10.1111/j.1471-0528.2007.01652.x. [2] Beiranvand SP et al. The effect of crocus sativus (saffron) on the severity of premenstrual syndrome. European of Integrative medicine. 2016, 8 (1) ; 55-61. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 4 octobre 2025