Infolettre 335 - 25 mai 2023 : Gingembre et diabète • Mélisse, diabète et dépression • Echinacée, sauge et mal de gorge Gingembre et diabète Chez des diabétiques hémodialysés, le gingembre aurait des effets bénéfiques sur les triglycérides sérique, l’albumine et le statut inflammatoire général. Les reins sont riches en micro-vaisseaux sanguin. Lorsque le taux de sucre sanguin reste élevé, il endommage la paroi de ces micro-vaisseaux. Cette atteinte des vaisseaux sanguin entraine peu à peu, une réduction du fonctionnement des reins. Cette maladie rénale chronique, longtemps silencieuse évolue progressivement jusqu’à l’insuffisance rénale terminale.Le rôle de l’inflammationLes personnes diabétiques présentant une insuffisance rénale terminale ont de nombreuses comorbidités. Les maladies cardiovasculaires constituent, chez elles, la principale cause de mortalité accrue. Cependant, des facteurs de risque tels que l’hypertension et un profil lipidique perturbé ne suffisent pas à eux seuls à expliquer la prévalence élevée des maladies cardiovasculaires. D’autres facteurs de risque incluant notamment le stress oxydantLe stress oxydant apparait lorsque l’organisme est soumis à tellement d’attaques par des radica... ou l’inflammation doivent être pris en compte.L’inflammation de bas grade est une caractéristique commune aux diabétiques. L’inflammation systémique joue notamment un rôle fondamental dans les complications secondaires telles que les néphropathies. Atténuer l’inflammation chez des personnes diabétiques présentant une insuffisance rénale terminale revêt une importance particulière.L’intérêt du gingembreLe gingembre (Zingiber officinale Roscoe) a été largement utilisé par les médecines traditionnelles chinoise, indienne, persane et grecque. Ses effets bénéfiques seraient essentiellement dus à ses propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires. Des études indiquent également qu’il aurait une action positive sur le profil lipidique.Une étude a évalué les effets du gingembre sur les marqueurs de l’inflammation, le profil lipidique et le statut nutritionnel de personnes diabétiques avec une insuffisance rénale terminale. Quarante quatre personnes ont participé à cette étude randomisée, en double aveugle et contrôlée contre placebo. Pendant huit semaines, elles ont consommé quotidiennement 2000 mg de poudre de gingembre ou un placebo.La consommation du gingembre, par rapport au placebo, a induit une réduction de 14 % des triglycérides sériques. Elle n’a, en revanche, pas eu d’effets significatifs sur le cholestérol. Par ailleurs, elle a également diminué de façon signification la CRP, un marqueur de l’inflammation. Enfin, elle a augmenté de 8 % l’albumine sérique. D’autres études cliniques, comparant différentes doses et formes de gingembre et sur une plus longue durée sont nécessaire pour approfondir ces premiers résultats.Veisi P et al., Effect of Zingiber officinale on lipid profile and some inflammatory markers in diabetic hemodialysis patients : a randomized, double-blind placebo-controlled clinical trial. Evidence-based Complementary and Alternative medicine. 2023 ; Article ID7154172.0 PartagesPartagezTweetezPartagez0 PartagesPartagezTweetezPartagez Mélisse, diabète et dépression Chez des personnes diabétiques souffrant de dépression, la prise d’un extrait de mélisse (Melissa officinalis) réduirait les symptômes dépressifs et d’anxiété. La dépression plus présente chez les diabétiquesL’anxiété et la dépression sont souvent présentes chez les personnes diabétiques. Par ailleurs, chez ces personnes, la dépression est associée à une mauvaise observance des traitements, un contrôle perturbé de la glycémie et une augmentation des complications diabétiques.D’autre part, des niveaux sériques élevés de marqueurs de l’inflammation sont reliés aux troubles de l’humeur et à des maladies chroniques telles que les maladies cardiovasculaires. Des études montrent ainsi que des niveaux élevés de la CRP, un marqueur de l’inflammation, sont associés à la prévalence de dépression chez des personnes présentant un diabète de type 2.L’intérêt de la mélisseLa mélisse, Melissa officinalis, appartient à la famille des Lamiacées, des plantes aux propriétés anti-inflammatoires. La mélisse pourrait avoir, par ailleurs, des effets à la fois antidépresseurs et antidiabétiques.Des études sur l’animal ont en effet montré des effets hypolipémiants et antidiabétiques de la mélisse. Des essais cliniques indiquent également des effets anti-dépresseurs, antidiabétique et cardioprotecteurs. Chez des personnes diabétiques, elle abaisserait les niveaux de la CRP.Quels effets sur l’anxiété et la dépression ?Une étude randomisée, contrôlée contre placebo et en double aveugle a évalué les effets d’un extrait hydroalcoolique de mélisse sur la sévérité de l’anxiété et de la dépression de personnes souffrant d’un diabète de type 2. Soixante personnes, âgées de 20 à 65 ans, ont été enrôlées dans cette étude. Pendant 12 semaines, elles ont pris quotidiennement 700 mg d’extrait de mélisse ou un placebo.Les résultats montrent que, par rapport au placebo, l’extrait de mélisse a diminué les symptômes d’anxiété et de dépression des participants. Cependant, des essais cliniques de plus grande ampleur sont nécessaires pour détecter les effets de la mélisse sur les troubles du sommeil, la pression sanguine et les paramètres anthropométriques.Safari M et al., The effects of melissa officinalis on depression and anxiety in type 2 diabetes patients with depression : a randomized double-blind placebo-controlled clinical trial. BMC Complementary Medicine and Therapies. 2023 ; 23 : 1400 PartagesPartagezTweetezPartagez Echinacée, sauge et mal de gorge Des pastilles d’échinacée et de sauge réduiraient rapidement l’intensité des symptômes de rhume et la charge virale. Une mal de gorge est fréquemment le premier signe d’une infection virale bénigne telle qu’un rhume ou une pharyngite. D’autres symptômes tels que le nez bouché, une toux… peuvent s’y ajouter. Une première option consiste à contrôler les symptômes. La plupart des maux de gorge sont causés par de multiples virus hautement contagieux tels que coronavirus ou rhinovirus. Traiter les infections respiratoires dès l’apparition des premiers symptômes est important pour contrôler leur progression et freiner la transmission virale.L’intérêt de l’échinacée et de la saugeDes études récentes ont confirmé que l’échinacée possède des propriétés immunomodulatrices ainsi que des activités virucides en cas d’infections virales du système respiratoire. Elle interfère également avec la libération de cytokines inflammatoires.La sauge, quant à elle, est traditionnellement utilisée pour soulager l’inflammation de la cavité buccale. Des recherches indiquent qu’elle présente une activité antimicrobienne contre différentes souches pathogènes.Quelle efficacité sur la charge virale ?Une étude a évalué l’efficacité de pastilles d’échinacée et de sauge sur les premiers symptômes d’un mal de gorge associés à un rhume ainsi que sur la charge virale. Soixante-quatorze personnes, âgées de 12 à 75 ans, ont participé à cette étude prospective d’observation. Les participants avaient été diagnostiqués avec des symptômes de maux de gorge datant de moins de 48 heures. A leur entrée dans l’étude, ils ont reçu une pastille contenant 800,4 mg d’extrait hydroalcoolique d’échinacée (Echinacea purpurea) et 378,5 mg d’extrait hydroalcoolique de feuilles de sauge (Salvia officinalis). On leur a demandé de prendre ensuite une pastille toutes les 3 heures pendant 4 jours consécutifs.Des prélèvements oropharyngés ont été réalisés 5 mn après la prise de la première dose et à la fin du traitement. Ils montrent une réduction de la charge virale de près de 50 % après la première dose et de 90 % à la fin de traitement. Quatre-vingt dix minutes après la prise de la première dose, la douleur de la gorge a été diminuée de 48 %. Ces résultats devront être confirmé par une étude contrôlée contre placebo et sur un plus grand nombre de personnes.Note : cette étude a été sponsorisée par la société suisse A. Vogel AG qui a fourni les pastilles contenant les extraits d’échinacée et de sauge.Weishaupt R et al., Reduction of viral load in patients with acute sore throats : results from an observational clinical trial with Echinacea/Salvia lozenges. Complementary Medicine Research 2023 ; 0 : 1-9.0 PartagesPartagezTweetezPartagez 25 mai 2023