Infolettre 123 – 28 décembre 2018 : Vitamine D et composition corporelle • Ail et hypertension • Entraînement intensif associé à de la L-citrulline et fonction musculaire Vitamine DLa perte de force et de masse musculaire couplée à une masse grasse plus importante contribue, chez les personnes âgées, à les fragiliser et à perturber leur mobilité. A ses extrêmes, la perte de masse musculaire et le gain relatif de graisse ont été conceptualisés comme obésité sarcopénique. C’est, en fait, une définition correspondant à la présence concomitante de sarcopénie et d’obésité couplée à une résistance à l’insuline. Une supplémentation en vitamine D pourrait constituer une stratégie simple et efficace pour favoriser, chez des personnes âgées, une composition corporelle plus saine. Chez les personnes âgées, une déficience en vitamine D est très courante. De surcroit, celle-ci a été reliée à une faible masse musculaire, une masse grasse importante ainsi qu’à des troubles métaboliques comme l’insulinorésistance. Une étude a été conçue dans l’objectif d’examiner l’association entre la concentration sérique de 25(OH)D et la masse grasse, la masse musculaire et l’insulinorésistance chez des personnes âgées en relative bonne santé vivant en communauté. Toutes ces personnes devaient par ailleurs subir une opération pour une sévère arthrose unilatérale du genou. Les données provenant d’une étude randomisée, en double aveugle et contrôlée contre placebo, portant sur 271 personnes ont été analysées. Les résultats indiquent qu’une concentration en 24(OH)D égale ou supérieure à 34,9 ng/ml était associée à une masse grasse plus faible, à une meilleure sensibilité à l’insuline ainsi qu’à un meilleur fonctionnement des cellules bêta, sécrétrices de l’insuline. Par ailleurs, une déficience en insuline, c’est-à-dire une concentration de 25(OH)D inférieure ou égale à 17,5 ng/ml était reliée une masse grasse plus importante. Une concentration de 25(OH)D inférieure ou égale à 17,5 ng/ml et comprise entre 17,5 et 26,0 ng/ml était associée à un moins bon métabolisme du glucose. Ces résultats devront être validés par d’autres études. Mathieu S-V. et al., Association between 25-hydroxyvitamin D status and components of body composition and glucose metabolism in older men and women. Nutrients, 2018, 10 : 1826. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez AilDe précédentes études suggèrent que l’extrait d’ail vieilli réduit efficacement la pression sanguine chez 70 à 80 % des patients hypertendus de façon similaire à celle de médicaments de première intention de l’hypertension. Des effets prometteurs quant à la réduction de la pression sanguine centrale, de la rigidité artérielle et de l’inflammation ont également été mis en évidence. Par ailleurs, une pression sanguine élevée a été associée, dans des études chez l’animal et chez l’homme, à une dysbiose du microbiote intestinale. Une diminution de la richesse et de la diversité bactériennes a, en effet, été observée chez des personnes hypertendues par rapport à des sujets sans problème d’hypertension. De plus, cette dysbiose a également été reliée à un accroissement du statut inflammatoire, à des maladies chroniques inflammatoires et à une augmentation du risque d’accident cardiovasculaire. L’extrait d’ail vieilli possède des propriétés prébiotiques et est également un « donneur de soufre », deux caractéristiques qui devraient lui permettre de moduler le microbiote intestinal. Il pourrait également apporter une protection contre l’inflammation intestinale. Une étude randomisée, en double aveugle et contrôlée contre placebo a été conçue dans l’objectif d’évaluer les effets d’un extrait d’ail vieilli sur le microbiote intestinal, l’inflammation et les marqueurs cardiovasculaires incluant la pression sanguine, la vitesse de propagation de l’onde de pouls et la rigidité artérielle. Quarante-neuf personnes avec une pression sanguine non contrôlée ont complété cette étude qui a duré douze semaines. Pendant cette période, elles ont consommé quotidiennement 1,2 g d’extrait d’ail vieilli contenant 1,2 mg de S-allylcystéine, ou un placebo. Les résultats montrent une réduction significative des pressions sanguines systolique et diastolique. Chez 17 % des sujets, le statut en vitamine B12 a joué un rôle sur la réactivité à la supplémentation. La consommation de l’extrait d’ail a également significativement abaissé la pression sanguine centrale, la pression pulsée et la rigidité artérielle. Les tendances observées sur des marqueurs de l’inflammation devront être confirmées dans des essais plus larges. De plus, la consommation de l’extrait d’ail a amélioré le microbiote intestinal. La preuve en est donnée par l’augmentation de la richesse en bactéries et de leur diversité. En particulier, un accroissement marqué des espèces lactobacillus et clostridia a été observé. Ried K et al., The effect of Kyolic aged garlic extract on gut microbiota, inflammation markers in hypertensives : The GarGic trial. Frontiers in nutrition, 2018, Dec ; 5 : 122. Entraînement intensif associé à de la L-citrullineLe vieillissement est souvent associé à une perte progressive de force musculaire (dynapénie) et à une augmentation de la masse grasse (obésité), toutes deux conduisant au déclin physique. La coexistence d’une dynapénie et d’une obésité affecte 7 à 11 % de la population et est associée à un déclin des capacités fonctionnelles plus important que l’obésité ou la dynapénie seule. Il est donc important de développer des stratégies susceptibles de les combattre efficacement. La pratique de l’exercice physique a montré qu’elle améliore de multiples paramètres en relation avec la dynapénie et l’obésité et, en particulier, la fonction musculaire, la masse grasse ainsi que les capacités fonctionnelles et en aérobie. Des interventions nutritionnelles ont également le potentiel d’améliorer la composition corporelle de personnes obèses ou dynapéniques. C’est notamment le cas de la citrulline. La citrulline est un acide aminé non essentiel qui joue un rôle important dans le cycle de l’urée. C’est aussi un précurseur de l’arginine et du monoxyde d’azote (NO). Ce dernier est un vasodilatateur et il augmente la respiration des mitochondries, les usines de production d’énergie des cellules. On a montré qu’une supplémentation en L-citrulline augmente la production de NO. La L-citrulline a également un effet bénéfique sur la performance sportive. Elle semble par ailleurs influer sur le métabolisme des muscles et des graisses. La nutrition combinée à l’exercice physique est considérée comme un moyen optimal de maintenir la fonction musculaire. Une étude a été conçue pour examiner les effets, chez des sujets âgés obèses et dynapéniques, d’une supplémentation en L-citrulline associée à un entraînement physique en intervalles de haute intensité. L’entrainement physique en intervalles de haute intensité consiste à combiner des périodes d’efforts de très haute intensité à des périodes de repos ou de récupération active. Il est la plupart du temps utilisé dans un ratio 2 sur 1. Par exemple, 30 secondes de travail intensif pour 15 secondes de récupération. Ce type d’entraînement est plus efficace que l’endurance pour perdre de la masse graisseuse. Cinquante-six hommes et femmes, âgés d’environ 68 ans, obèses et dynapéniques ont été recrutés. Ils ont été répartis en deux groupes : l’un suivant le programme d’entrainement et prenant quotidiennement une dose de 10 grammes de L-citruline, l’autre suivant uniquement le programme d’entrainement. Les résultats montrent que les capacités fonctionnelles et le fonctionnement musculaire ont été améliorés dans les deux groupes. Cependant, la supplémentation en L-citrulline associée à l’entrainement physique a provoqué une amélioration plus importante de la vitesse de marche et de la force musculaire des membres supérieurs des participants. D’autres études sont nécessaires pour confirmer ces résultats et élucider les mécanismes sous-tendant les effets bénéfiques de la supplémentation en L-citrulline. Buckinx F et al., Effect of Hight-intensity interval training combined with L-citrulline supplementation on functional capacities and muscle function in dynapenic-obese older adults. J Clin Med 2018 ; 7 ; 561 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 4 janvier 2019