Infolettre 83 – 23 mars 2018 : Oméga-3 et santé cardiovasculaire • Régime méditerranéen et ménopause • Oligofructose et transit intestinal OligofructoseL’oligofructose est un glucide de la famille des fructanes ou fructo-oligosaccharides (FOS). Ce sont des fibres fermentescibles que l’on trouve dans un grand nombre de plantes, la plus connue étant la chicorée dont est extraite l’inuline. Les oligofructoses comme l’inuline sont considérés comme des prébiotiques et génèrent des effets systémiques et entériques. Leur fermentation dans le microbiote intestinal augmente la masse bactérienne et le volume fécal. Elle produit également des acides gras à courte chaîne qui régulent le péristaltisme et les fonctions motrices de l’intestin. Les oligofructoses améliorent ainsi le transit intestinal ainsi que de la fréquence et de la consistance des selles. On estime que, dans les pays occidentaux, 3 à 5 % de la population souffrent de constipation chronique. Ce chiffre s’établit entre 10 et 30 % de la population adulte si l’on inclut la constipation occasionnelle. Ainsi, en France, plus de cinquante millions de boîtes de laxatifs sont vendues chaque année. Une consommation insuffisante de fibres est souvent à l’origine de ces troubles intestinaux. Une étude a comparé les effets d’une alimentation supplémentée en oligofructose avec celle complétée par un placebo. Cent-quatre participants ont été enrôlés dans cette étude randomisée, en double aveugle et contrôlée contre placebo. Les participants étaient âgés de 18 à 65 ans et en bonne santé. Ils allaient à la selle au plus trois fois par semaine et avaient une alimentation pauvre en fibres. Pendant les trois premières semaines, tous les participants ont reçu un placebo. Ensuite, on leur a donné 5 grammes par jour d’un placebo ou d’oligofructose. Cette dose est ensuite passée à 10 puis à 15 grammes par jour, chaque phase de supplémentation durant quatre semaines. Les résultats montrent que la fréquence des selles n’a pas été modifiée dans le groupe prenant un placebo mais a été augmentée chez les personnes consommant de l’oligofructose. La différence entre les deux groupes est devenue significative avec la dose de 15 grammes par jour. Les effets laxatifs bénéfiques ont été plus prononcés chez les personnes consommant déjà, avant le début de l’étude, plus de 13 grammes de fibres dans leur alimentation quotidienne. Un effet laxatif significatif est apparu chez elles avec les doses de 10 et 15 grammes par jour d’oligofructose. Chez les participants en bonne santé, la prise d’oligofructose a amélioré le transit sans perturber le système gastro-intestinal. Buddington RK et al., Oligofructose provides laxation forirregularity associated with low fiber intake. Nutrients, 2017,9, 1372. 288 PartagesPartagezTweetezPartagez 0 PartagesPartagezTweetezPartagez Régime méditerranéenLe régime méditerranéen est une alimentation riche en fruits et légumes, en céréales, en légumineuses, en fruits oléagineux, en poisson, en huile d’olive … cette alimentation est relativement pauvre en graisses saturées, en produits laitiers et en viande rouge. Des travaux indiquent que ce régime a de nombreux effets bénéfiques et pourrait aider à rester en bonne santé malgré le vieillissement. Il a été notamment associé à un plus faible risque de maladie cardiovasculaire, de diabète, de cancer et d’autres maladies chroniques. Après la ménopause, avec l’arrêt de la sécrétion des œstrogènes, la perte de masse osseuse s’accélère, augmentant ainsi le risque d’ostéoporose et de fractures osseuses. La masse musculaire des femmes ménopausées a également tendance à diminuer. Des chercheurs ont réalisé une étude portant sur 103 femmes vivant dans le sud du Brésil. Elles étaient âgées en moyenne de 55 ans et étaient ménopausées depuis environ 5,5 ans. La densité minérale osseuse de ces femmes ainsi que leur graisse totale et la masse musculaire de leurs membres ont été mesurées et évaluées. Les participantes ont également rempli un questionnaire alimentaire concernant ce qu’elles avaient mangé au cours du mois précédant. Les résultats montrent que les femmes qui suivaient le mieux un régime méditerranéen avaient une densité minérale osseuse significativement plus élevée ainsi qu’une masse musculaire plus importante. Cette association était indépendante de la prise ou non d’un traitement hormonal, du niveau d’activité physique ou si les participantes avait fumé dans leur passé. Pour les chercheurs, ces résultats montrent que suivre un régime méditerranéen pourrait aider à prévenir l’ostéoporose et les fractures chez des femmes ménopausées. Silva. Mediterranean diet is linked to higher muscle mass, bone density after menopause. ENDO 2018. Chicago. The Endocrine Society’s 100th annual meeting. Oméga-3Un certain nombre d’études relient un niveau sanguin et/ou un apport plus élevés en acides gras oméga-3 à une longévité plus importante. Une relation inverse a également été observée entre le taux d’usure des télomères, un indicateur du vieillissement cellulaire, et le taux sanguin d’acides gras oméga-3. Par ailleurs, si des études randomisées contrôlées ont montré dans le passé une réduction globale de la mortalité avec la prise d’acides gras oméga-3, des travaux plus récents n’ont pas confirmé cet effet protecteur. Plusieurs raisons pourraient expliquer ces divergences et, notamment, une trop courte période de suivi, de trop faibles doses d’acides gras oméga-3, l’usage de statines … Une nouvelle étude a examiné, au sein de la cohorte de la Framingham Heart Study’s, les relations entre les niveaux d’acides gras oméga-3 dans les érythrocytes, les globules rouges, et la mortalité totale. Elle a également évalué leurs liens avec le décès par maladie cardiovasculaire ou par d’autres causes, ainsi que l’incidence des infarctus et des accidents vasculaires cérébraux. Cette cohorte comprenait 2500 personnes âgées en moyenne de 66 ans. Les résultats montrent que le niveau d’acides gras oméga-3 dans les érythrocytes des participants, au début de l’étude, était inversement associé à la mortalité globale au cours des sept années suivantes. Le risque d’accident cardiovasculaire était également 39 % plus faible chez les participants dont ce niveau était le plus élevé. Le niveau d’acides gras oméga-3 érythrocytaire était significativement plus bas chez les personnes décédées au cours du suivi que chez les autres. Cette étude d’observation ne permet pas aux chercheurs de conclure qu’augmenter le niveau érythrocytaire d’acides gras oméga-3 aurait des effets bénéfiques sur le cœur et/ou prolongerait la durée de vie. Néanmoins, il est intéressant de regarder quelle quantité d’acides gras oméga-3 il faudrait consommer pour faire bouger le niveau moyen d’acide gras oméga-3 dans les érythrocytes du premier au dernier quintile. Une étude dose-réponse récente suggère qu’il faudrait consommer en moyenne 1300 mg supplémentaires par jour d’acides gras oméga-3 (EPA + DHA). Cette quantité peut être obtenue avec une seule portion quotidienne de saumon ou quatre gélules classiques d’huile de poisson. Harris SW et al., Erythrocyte long-chain omega-3 fatty acid levels are inversely associated with mortality and with incident cardiovascular disease : the Framingham heart study. Journal of clinical lipidology, 2018. Doi.org/10.1016/j.jacl.2018.02.010. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 1 avril 2018