Noix et risque cardiovasculaire Par un effet modulateur sur le microbiote intestinal, les noix, consommées régulièrement, pourraient exercer un effet bénéfique sur le risque cardiovasculaire. Des données récentes suggèrent que le microbiome intestinal contribuerait, dans certains cas, au développement de maladies cardiovasculaires. L’alimentation impacte la composition du microbiote intestinal et les métabolites qui en résultent, affectant la santé de l’hôte. Des études montrent que la consommation de noix a une influence sur la composition du microbiote. Cependant, il y a très peu de recherches effectuées sur son impact sur la fonctionnalité du microbiote.L’intérêt des noixUne consommation régulière de noix est inversement associée au risque cardiovasculaire. Des essais randomisés contrôlés indiquent que les noix améliorent les facteurs de risque majeurs de maladie cardiovasculaire incluant les lipides et les lipoprotéines. La consommation de noix affecte la composition du microbiote et, en particulier l’enrichie en bactéries impliquées dans la production d’acides gras à chaîne courte et dans le métabolisme des ellagitannins. De plus, cet enrichissement bactérien est inversement relié aux facteurs de risque cardiovasculaire. Ces éléments suggèrent que la consommation de noix modifie la composition du microbiote intestinal et, par suite, affecte sa fonctionnalité pour abaisser le risque cardiovasculaire. Cependant, cela n’avait pas été directement évalué.Des analyses métatranscriptomiquesLa métatranscriptomique représente l’ensemble des gènes et des fonctions exprimées (les transcriptomes) par les différents microorganismes d’un échantillon. Dans le cas présent, elle permet d’établir un profilage complet de l’expression des gènes et une estimation de la fonctionnalité du microbiome. Une telle analyse a été réalisée sur des échantillons provenant d’une précédente étude randomisée, contrôlée. L’objectif de cette étude était de caractériser les effets sur l’expression de gènes bactériens d’une alimentation riche en noix et de les comparer à ceux d’une alimentation dépourvue de noix mais contenant les mêmes acides gras et à une alimentation dans laquelle l’acide oléique remplaçait l’acide alpha-linolénique. Les résultats de l’analyse montrent que par rapport aux autres alimentations, celle enrichie en noix a affecté les diversités alpha et bêta des gènes exprimés suggérant que l’ensemble de la matrice de la noix module la fonctionnalité du microbiome. Des variabilités substantielles de l’expression des gènes ont été observées entre et chez les individus. L’alimentation enrichie en noix a, en particulier, augmenté l’expression de deux gènes liés au métabolisme : glycine aminotransférase (K00613) et arginine déiminase (K01478). Ces enzymes sont impliquées dans des voies métaboliques susceptibles d’apporter une protection cardiovasculaire. Compte tenu de la nature exploratoire de cette analyse, des réplications de ces travaux sont nécessaires.Peetersen KS et al., Walnut consumption and gut microbial metabolism : results of an exploratory analysis from a randomized, cross-over, controlled feeding. Clinical Nutrition 2023 ; 42 : 2258-2269.0 PartagesPartagezTweetezPartagez0 PartagesPartagezTweetezPartagez 18 janvier 2024