Infolettre 90 – 11 mai 2018 : Mangoustan et obésité • CoQ10, sélénium et santé cardiovasculaire • Zinc, sélénium, magnésium et dépression MangoustanLe mangoustan est le fruit du mangoustanier (Garcinia Mangostana), un arbre originaire d’Asie du Sud-Est. Le fruit du mangoustanier est utilisé depuis plusieurs centaines d’années en médecine traditionnelle pour soulager différents problèmes de santé. Le mangoustan est particulièrement riche en xanthones, des substances puissamment antioxydantes. Des données récentes suggèrent que ces xanthones pourraient peut-être jouer un rôle dans le traitement du diabète de type II et de l’obésité. De plus, des données in vitro indiquent que certains xanthones inhiberaient la lipase pancréatique, seraient capables d’induire la lipolyse et l’apoptose dans les pré-adipocytes, prévenant ainsi l’accumulation de graisse. Le mangoustan réduirait également l’inflammation en agissant pas différentes voies. Des recherches montrent que des souris alimentées pour induire une obésité perdent du poids lorsqu’elles sont traitées avec des xanthones. Des études cliniques pilotes d’une durée de 4 à 16 semaines ont évalué sur des sujets humains l’effet de la prise d’extrait de mangoustan. Elles font état d’améliorations significatives des marqueurs de l’inflammation, d’une perte poids, d’une réduction du tour de taille. Une nouvelle étude pilote a évalué l’innocuité et l’efficacité d’un extrait de mangoustan sur l’insulino-résistance, la gestion du poids et le statut inflammatoire de femmes obèses. Vingt-deux femmes, âgées de 18 à 65 ans, obèses, ont été recrutées et réparties en deux groupes. Pendant vingt-six semaines elles ont reçu un traitement comportemental, incluant activité physique et régime basses calories, seul ou associé à la prise quotidienne de 400 mg d’un extrait de mangoustan. Les résultats montrent une amélioration de l’équilibre de la glycémie ainsi que de l’insulino-résistance. Pour les auteurs de l’étude, ces résultats sont prometteurs mais doivent être confirmés par une étude plus vaste impliquant si possible des hommes et des femmes pré-diabétiques. Watanabe M. et al., Mangosteen extract shows a potent insulin sensitizing effect in obese female patients : a prospective randomized controlled pilot study. Nutrients2018, 10 ;586. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez CoQ10,Le sélénium et la CoQ10 sont tous deux nécessaires au bon fonctionnement cellulaire de l’organisme. Le sélénium est un élément-trace présent dans presque toutes les cellules vivantes. Un certain nombre de sélénoprotéines participent à la protection de l’organisme contre le stress oxydantLe stress oxydant apparait lorsque l’organisme est soumis à tellement d’attaques par des radica.... La CoQ10 est un puissant antioxydant. Elle est impliquée dans la production d’énergie par les mitochondriesLes mitochondries sont les usines qui produisent énergie dont les cellules ont besoin pour fonction..., les centrales énergétiques des cellules, et par suite, dans le métabolisme des glucides. Le cœur est l’organe le plus riche en CoQ10. Chez des personnes présentant une maladie coronarienne, une augmentation du stress oxydantLe stress oxydant apparait lorsque l’organisme est soumis à tellement d’attaques par des radica... vasculaire et un dysfonctionnement endothélial ont été observés. Les populations européennes ont de faibles apports en sélénium en raison de la pauvreté des sols en ce minéral-trace. La production de CoQ10 par l’organisme, quant à elle, diminue avec les années. Une première étude portait sur 443 Suédois, âgés d’environ 78 ans au moment de leur enrôlement. Ils ont reçu quotidiennement pendant 48 mois un placebo ou 200 mg de CoQ10 + 200 µg de sélénium. Au cours d’une période d’environ 5,2 ans, les participants ayant reçu la supplémentation ont montré un risque de mortalité cardiovasculaire moitié moins important que ceux sous placebo. Leur cœur fonctionnait également mieux. La dernière étude constate que, même douze ans après, le risque de mourir d’une maladie cardiovasculaire était toujours plus faible chez les personnes ayant reçu la supplémentation en CoQ10 et sélénium que chez celle ayant pris un placebo dans la première étude. A la fin de la période de suivi, le risque de mortalité cardiovasculaire était 41 % plus faible chez les personnes qui avaient été supplémentées que chez celles ayant reçu le placebo. L’effet protecteur de la supplémentation perdurait également dans des sous-groupes de sujets présentant un diabète, une hypertension, une maladie cardiaque ischémique ou une capacité fonctionnelle altérée. Pour les chercheurs, les mécanismes derrière ces effets protecteurs restent encore à élucider. Cependant, différents effets sur le fonctionnement du cœur, sur le stress oxydatif, la fibrose ou l’inflammation ont déjà été identifiés. Compte tenu de la petite taille de l’échantillon de l’étude, ces résultats ne doivent être considérés que comme une hypothèse. Alehagen U et al., Still reduced cardiovascular mortality 12 years after supplementation with selenium and coenzyme Q10 for four years : a validation of previous 10-year follow-up of a prospective randomized double-blind trial in elderly. PLOSone, April 11 2018. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez Zinc, sélénium,La dépression et les déficiences en micronutriments représentent des sujets majeurs de santé publique. On estime que, dans le monde, plus de deux milliards de personnes sont déficientes en vitamines et minéraux essentiels. Par ailleurs, plus de 300 millions de personnes souffriraient de dépression. Des déficiences en micronutriments pourraient jouer un rôle dans le développement de la dépression. Plusieurs études ont exploré les effets d’une supplémentation comme traitement adjuvant. Dans ce domaine, le zinc et le magnésium ont été les plus étudiés. De récentes études suggèrent que le sélénium pourrait également jouer un rôle dans le développement de la dépression. Une revue a examiné les preuves empiriques de l’existence d’une association entre le zinc, le magnésium et le sélénium et la dépression. La littérature scientifique soutient le plus fortement le rôle d’une déficience en zinc dans l’augmentation du risque de dépression. De même, une supplémentation en zinc, chez des populations avec ou sans dépression, a des effets stimulants sur le moral. Les études évaluant le lien entre le magnésium et la dépression donnent des résultats plus mitigés. Les données soutiennent généralement le fait qu’il existe une association entre un déficit en magnésium et le risque de dépression. Elles soulignent également son rôle antidépresseur. Concernant le sélénium, d’autres études sont nécessaires pour comprendre le lien pouvant exister entre une déficience et l’apparition et le traitement d’une dépression. Le petit nombre d’études ayant examiné ce lien donnent des résultats plutôt contradictoires. D’autres études prospectives de cohortes et d’intervention sont nécessaires pour évaluer la relation existant entre les niveaux sériques de micronutriments et le risque d’apparition ultérieure de dépression. Elles sont également importantes pour découvrir les mécanismes susceptibles d’expliquer les associations observées. En attendant que l’efficacité d’une supplémentation en zinc, magnésium et/ou sélénium comme traitement adjuvant de la dépression soit démontrée, une alimentation apportant des aliments riches en zinc et autres micronutriments pourrait aider à soulager, en complément d’un traitement classique, les symptômes dépressifs. Wan J et al., Zinc, magnesium, selenium and depression : a review of the evidence, potential mechanism and implications. Nutrients 2018 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 20 mai 2018