Infolettre 49 – 28 juillet : L-théanine et dépression • Trèfle rouge, probiotiques et ménopause • Gingembre, vitamine B6 et grossesse L-théanineLa théanine est un acide aminé que l’on trouve dans le thé et qui a des effets calmants. La L-théanine exerce une influence sur la libération et la concentration de différents neurotransmetteurs dans le cerveau. Elle augmente les niveaux de la dopamine, peut soit élever soit abaisser ceux de sérotonine et augmente ceux de l’acide gamma-amino-butyrique (le GABA) dans le cerveau. C’est en agissant sur les niveaux de ces neurotransmetteurs que la L-théanine influe sur l’humeur. En induisant une relaxation, elle favorise l’apparition d’une sensation de bien-être. Elle augmente la concentration et la détermination, en particulier, chez les personnes soumises à un stress important et améliore leur capacité d’apprendre et de se souvenir. Une étude[1] ouverte a été définie pour examiner si la L-théanine pouvait être bénéfique chez des sujets présentant un trouble dépressif majeur. Vingt sujets ont reçu quotidiennement pendant huit semaines, en plus de leur traitement, 250 mg par jour de L-théanine. Les symptômes dépressifs et le fonctionnement cognitif ont été évalués au début de l’étude et à 4 et 8 semaines de supplémentation. La prise de L-théanine a amélioré les scores d’évaluation de la dépression, de l’anxiété et de la qualité du sommeil. Concernant les fonctions cognitives, elle a diminué le temps de réponse et le taux d’erreurs et amélioré la mémoire verbale et la fonction exécutive. Les résultats suggèrent que la prise régulière de L-théanine (8 semaines) est sûre et a de multiples effets bénéfiques sur les symptômes de la dépression, l’anxiété, les troubles du sommeil et les désordres cognitifs chez des patients présentant un trouble dépressif majeur. Néanmoins, il est nécessaire de réaliser des études contrôlées contre placebo et sur de plus vastes échantillons pour conforter ces résultats. [1] Hidese S et al., Effects of chronic l-theanine administration in patients with major depressive disorder : an open-label study. Acta Neuropsychiatr. 2017 Apr ; 29(2) : 72-79. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez Trèfle rouge,La ménopause est caractérisée par l’arrêt des règles, la cessation de l’ovulation et de la sécrétion des hormones sexuelles par les ovaires. La carence hormonale qui intervient à ce moment est la cause des symptômes du climatère qui, à court terme, incluent principalement des bouffées de chaleur, une sécheresse vaginale et une tendance à la dépression et, à long terme, l’accélération de la résorption osseuse responsable de l’ostéoporose et la disparition de l’effet protecteur cardiovasculaire des oestrogènes. Le trèfle rouge contient des isoflavones qui ont montré dans plusieurs études avoir des effets bénéfiques sur les symptômes vasomoteurs de la ménopause et des effets secondaires minimes. Dans les plantes, les isoflavones sont présents sous la forme de glycosides difficilement absorbables par l’organisme. Pour que leur absorption se fasse plus aisément, ils doivent être transformés en aglycones. Une préparation d’aglycones flavoniques fermentés a récemment montré une biodisponibilitéLa biodisponibilité d’un nutriment est la quantité qui peut être effectivement utilisée par l... accrue par rapport aux glycosides d’isoflavones. L’utilisation de techniques enzymatiques et de probiotiques permettent d’augmenter l’absorption de ces composants et, par suite, l’efficacité de la prise d’isoflavones. Une étude[1] randomisée, en double aveugle, contrôlée contre placebo a porté sur 62 femmes en périménopause, la période d’un an précédant la ménopause, âgées de 40 à 65 ans, qui faisaient état 5 bouffées de chaleur par jour ou plus. Ces femmes ont reçu tous les deux jours pendant douze semaines un extrait biodisponible de trèfle rouge apportant 34 mg d’isoflavones, sous forme d’aglycones flavoniques, et un probiotique ou un placebo. Les résultats montrent que la prise de l’extrait de trèfle rouge associé à des probiotiques a efficacement réduit les symptômes climatériques liés à la ménopause et son action a été supérieure à celle de la prise du placebo. Ils soulignent que des formulations apportant des aglycones flavoniques et des probiotiques peuvent réduire efficacement les symptômes climatériques avec des effets secondaires minimes. [1] Norman M et al., Combined red clover isoflavones and probiotics potently reduce menopausal vasomotor symptoms. Plos One June 7, 2017. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0176590. Gingembre,Les nausées et les vomissements sont parmi les plaintes les plus fréquentes des premiers mois de la grossesse. Il peut s’agir de légères nausées occasionnelles, de nausées accompagnées de vomissements, voire de vomissements intenses et persistants pouvant conduire à une déshydratation. Ces symptômes déplaisants apparaissent généralement vers la quatrième semaine de grossesse mais peuvent survenir dès le début ou plus tardivement. Le pic est généralement atteint entre les 7 et 12e semaines de grossesse puis les symptômes s’estompent naturellement dans la grande majorité des cas. Pour essayer de soulager ces symptômes, un certain nombre de femmes préfèrent user de plantes et d’extraits de plantes plutôt que d’agents chimiques. Une étude[1] a été conçue pour comparer les effets du gingembre, de la pyridoxine ou vitamine B6 et d’un placebo dans le traitement des nausées et vomissements de la femme enceinte. Soixante-dix-sept femmes souffrant de nausées et vomissements légers à modérés ont été enrôlées dans cette étude en triple aveugle entre leur sixième et seizième semaine de grossesse. Elles ont reçu deux fois par jour pendant quatre jours 500 mg de gingembre, 40 mg de vitamine B6 ou un placebo. Des questionnaires Rhodes ont été utilisés pour évaluer la sévérité des symptômes 24 heures avant le début de l’étude et jusqu’à quatre jours après la prise des différents traitements. Les scores totaux des questionnaires Rhodes ont été diminués dans les trois groupes pour les nausées comme pour les vomissements. Le gingembre et la vitamine B6 ont réduit significativement tous les points du questionnaire et ont été plus efficaces que le placebo. Le gingembre a été le plus efficace sur l’intensité des nausées. En conclusion, le gingembre est plus efficace qu’un placebo dans le traitement des nausées et vomissements de la grossesse légers à modérés et son effet est comparable à celui de la vitamine B6. [1] Sharifzadeh F et al., A comparison between the effects of gingern pyridoxine (vitamin B6)and placebo for the treatment of the first trimester nausea and vomiting of pregnancy. J Matern Fetal Neonatal med 2017 Jul 7 ; 1-6. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 4 août 2017