Infolettre 41 – 2 juin 2017 : Oméga-3 et maladie d’Alzheimer – Probiotiques et dépression – Gingembre et surpoids Oméga-3Face à l’augmentation de l’incidence de la maladie d’Alzheimer attendue pour les années à venir, l’intérêt pour des approches diététiques de prévention ne cesse de grandir. Les acides gras essentiels oméga-3 ont montré, dans le cerveau d’animaux, des effets anti-inflammatoires, anti-amyloïdes et anti-tau[2]. La tomographie par émission monophonique (TEMP) peut mesurer la perfusion cérébraleElle reflète la circulation capillaire au niveau du tissu cérébral. Elle apporte des substrats é... qui reflète la circulation du sang dans les capillaires au niveau du tissu cérébral. La circulation apporte des substrats énergétiques (oxygène et glucose) en fonction des besoins métaboliques de chaque région cérébrale. Les images obtenues de personnes réalisant différentes activités cognitives montrent une circulation sanguine plus importante dans certaines régions du cerveau. Lorsque ces images ont été comparées à l’index des oméga-3, une mesure de la concentration dans le sang de deux oméga-3, l’acide eicosapentaénoïque (EPA) et l’acide docosahexaénoïque (DHA), les investigateurs ont constaté une corrélation statistiquement significative entre le flux sanguin le plus important et l’index des oméga-3 le plus élevé. Ils ont évalué, en utilisant une batterie de tests standardisés, les fonctions neuropsychologiques des sujets et également observé que les niveaux d’oméga-3 étaient également corrélés à différentes sensations neuropsychologiques. L’étude a porté sur 166 patients qui étaient suivis dans une clinique psychiatrique et qui avaient été scindés en deux groupes selon qu’ils avaient ou non une concentration sanguine importante en acides gras oméga-3. Pour les chercheurs, ces résultats sont importants car ils montrent une corrélation entre de faibles niveaux d’acides gras oméga-3 et une circulation sanguine réduite dans des régions du cerveau importantes pour l’apprentissage, la mémoire, la dépression et la démence. [1] Daniel G. Amen, William S. Harris, Parris M. Kidd, Somayeh Meysami, and Cyrus A. Raji. Quantitative Erythrocyte Omega-3 EPA Plus DHA Levels Are Related to Higher Regional Cerebral Blood Flow on Brain SPECT. Journal of Alzheimer’s Disease, May 2017 DOI: 10.3233/JAD-17028 [2] Dans les cerveaux des personnes atteintes de maladie d’Alzheimer, la bêta-amyloïde est une protéine insoluble dont les débris constituent les plaques séniles et la protéine tau forme les paires hélicoïdales de filaments qui constituent les dégénérescences neurofibrillaires. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 0 PartagesPartagezTweetezPartagez ProbiotiquesLe syndrome de l’intestin irritable (SII) est un trouble fréquent de l’intestin responsable de douleurs abdominales, accompagnées de constipation, diarrhée, ou une alternance des deux. C’est l’un des troubles gastro-intestinaux les plus fréquents. Il s’accompagne souvent d’anxiété ou de dépression chronique. Une étude[1] pilote randomisée, en double aveugle et contrôlée contre placebo a enrôlé 44 sujets adultes souffrant de SII et présentant une anxiété ou une dépression légère à modérée. Les sujets ont été suivis pendant dix semaines et ont reçu quotidiennement une dose du probiotique Bifidobacterium longum NCC3001 ou un placebo. Au bout de six semaines de supplémentation, les scores de dépression de 14 patients sur 22 avaient décru dans le groupe prenant le probiotique contre seulement 7 sur 22 dans celui sous placebo. L’imagerie fonctionnelle à résonance magnétique a montré que l’amélioration des scores de dépression était associée à des changements dans de multiples zones du cerveau associées au contrôle de l’humeur. Ces résultats, fruits d’un travail de plusieurs années entre l’identification de la souche de probiotique, les tests dans des modèles pré-cliniques et l’identification des voies à travers lesquelles le signal passe de l’intestin au cerveau, sont très prometteurs pour les investigateurs. Mais ils doivent être confirmés par de plus vastes études. [1] Pinto-Sanchez MI et al., Probiotic Bifidobacterium longum NCC3001 reduces depression scores and alter brain activity : a pilot study in patients with irritable bowel syndrome. Gastroenterology 2017 ; DOI : 10.1053/i.gastro.2017.05.003. GingembreLe gingembre est une épice très largement consommée qui accompagne de nombreux plats et entre dans la composition de boisson, de sauces ou de pâtisseries. Il peut être consommé de multiples façons : frais et cru, râpé sur des plats cuisinés, en infusion, mariné au vinaigre, confit, sauté ou cuit. Il est également disponible en gélules, sous forme de poudre, dans des compléments alimentairesLa directive européenne 2002/46/CE définit les compléments alimentaires comme des denrées alimen.... Les médecines chinoise et ayurvédique l’utilisent depuis des millénaires pour combattre les inflammations de toute nature et tout un éventail de problèmes de santé. Depuis une vingtaine d’années, le gingembre est étudié par les scientifiques qui ont confirmé, entre autre, ses effets anti-inflammatoire et antioxydant. Une nouvelle[1] revue de la littérature scientifique a examiné les données provenant de 60 études réalisées sur des cultures cellulaires, sur des animaux ainsi que sur l’homme. Dans l’ensemble, ces études construisent un consensus selon lequel le gingembre et ses constituants majeurs exercent des effets bénéfiques contre l’obésité, le diabète, les maladies cardiovasculaires et d’autres troubles de la santé. Dans leur article, les scientifiques décrivent différents mécanismes par lesquels le gingembre exerce ses effets bénéfiques et, notamment, le rôle qu’il joue dans le brûlage des graisses, la digestion des hydrates de carbone ou la sécrétion de l’insuline. Les preuves de ces effets bénéfiques sont solides en provenance d’études sur animaux ou dans des tubes à essai mais il en existe relativement peu chez l’homme. Dix études humaines ont été inclues dans cet article et elles suggèrent que la consommation de gingembre stimulerait le brûlage des calories, réduirait la sensation de faim et, ainsi, favoriserait la perte de poids chez des sujets en surpoids. [1] Wang J et al. Beneficial effects of ginger zinziber officinale roscoeon obesity and metabolic syndrome : a review. Ann N.Y. Acad Sci 2017 May 15 doi : 10.1111/nyas.13375. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 9 juin 2017