Infolettre 251 – 26 Juin : Café, caféine et SII • Fucoidane et immunité • Safran et périménpause SafranLa période de transition vers la ménopause, appelée périménopause, est associée à des changements dans le fonctionnement reproductif et les hormones sexuelles. Elle peut également se traduire par tout un éventail de manifestations telles que des symptômes vasomoteurs (bouffées de chaleur, suées nocturnes …), troubles du sommeil, troubles urogénitaux (sécheresse vaginale, infections urinaires récurrentes, douleurs …), changements dans le fonctionnement cognitif et les performances, troubles de l’humeur incluant des symptômes liés à l’anxiété ou à la dépression. La transition vers la ménopause est également associée à une augmentation du risque d’ostéoporose, de perturbations métaboliques et de maladie cardiovasculaires. Le safran est extrait des stigmates de la fleur de Crocus sativus. Les Egyptiens, les Perses, les Grecs et les Romains de I’ Antiquité l’utilisaient notamment pour ses vertus médicinales. Le safran était ainsi employé pour stimuler les règles, soulager les douleurs spasmodiques ou les symptômes de la dépression. De plus en plus de données confirment son intérêt dans la prise en charge des symptômes dépressifs et anxiolytiques. D’autre part, des données préliminaires suggèrent qu’il aurait également des effets bénéfiques sur certains symptômes de la ménopause. Une étude randomisée, en double aveugle, contrôlée contre placebo et en groupes parallèles a évalué l’efficacité d’un extrait standardisé de safran sur les symptômes de femmes en périménopause. Quatre-vingt six femmes se plaignant de symptômes de ménopause ont pris, deux fois par jour pendant 12 semaines, 14 mg d’extrait de safran ou un placebo. Les résultats montrent que, par rapport au placebo, la prise de l’extrait de safran a été associée à des améliorations plus importantes des symptômes psychologiques (anxiété et dépression). Cependant, ses effets sur les symptômes vasomoteurs ou les autres manifestations somatiques n’étaient pas significativement différents de ceux du placebo. D’autres études devront être réalisées pour valider ces résultats.Lopresti AL et al., The effects of a saffron extracft (Affron) on menopausal symptoms in women during perimenopause : a randomized, double-blind, placebo-controlled study. Journal of Menopausa Medicine, 2021 ; 27 : 1-13.0 PartagesPartagezTweetezPartagez0 PartagesPartagezTweetezPartagez FucoïdaneLe fucoïdane est extrait d’algues brunes marines. Les recherches scientifiques sur le fucoïdane ont débuté dans les années 1970 et il a, depuis, fait l’objet de près de 900 publications. L’ensemble des résultats de ces recherches, associé aux données anecdotiques fournies par le long passé d’utilisation des algues brunes riches en fucoïdane au Japon, à Hawaï et aux îles Tonga, indique que le fucoïdane pourrait avoir des effets bénéfiques pour la santé dans un grand nombre de cas. Le principal ingrédient actif du fucoïdane est le fucose, un polysaccharide sulfaté et l’un des huit sucres biologiques essentiels identifiés comme absolument indispensables pour la communication entre les cellules. Par ailleurs, des travaux sur des tissus suggèrent que le fucose pourrait aider à réguler la motilité du système gastro-intestinal.Des données scientifiques issues de travaux cellulaires, sur l’animal ainsi que sur l’homme, indiquent également que le fucoïdane possède des effets immunomodulateurs. En particuliers, il activerait les cellules NK. Découvertes dans les années 1980, les cellules tueuses naturelles (NK) sont une catégorie de globules blancs considérée comme les cellules « sentinelles » du système immunitaireSon rôle est de protéger l’organisme des agresseurs extérieurs et internes : virus, bactéries.... Elles sont les premières à affronter l’invasion des virus, des bactéries ou des malignités émergentes. Elles ont une capacité innée ou naturelle à faire la distinction entre les « bons » et les « méchants » et peuvent détruire simultanément ou en successions rapides de multiples cibles.Un essai clinique pilote randomisé, en double aveugle, contrôlé contre placebo et en groupes parallèles a évalué les effets sur les cellules NK de personnes en bonne santé de la consommation de fucoïdane issu de l’algue brune Okinawa mozuku (Cladosiphon okamuranus). Les participants ont consommé quotidiennement pendant 12 semaines 3 g de fucoïdane ou un placebo.Les résultats montrent que, par rapport au placebo, l’ingestion du fucoïdane a significativement augmenté l’activité des cellules NK. Plus précisément, leur activité a été augmentée chez les hommes mais pas chez les femmes. Tomori M et al., Effects of ingesting fucoidan derived from Cladosiphon okamuranus Tokida on human NK cells : a randomized, double-blind, placebo-controlled pilot study. Marine Drugs 2021 ; 19 : 340. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez Café, caféineLe syndrome de l’intestin irritable (SII) est un trouble gastro-intestinal chronique qui se manifeste par des douleurs abdominales, des ballonnements et des modifications du transit intestinal.Des perturbations de la motilité et du microbiote intestinaux, ainsi que du système nerveux central sont impliquées dans l’apparition du syndrome de l’intestin irritable. Par ailleurs, l’alimentation, de même que d’autres variables du style de vie, figurent parmi les facteurs de risque. D’autre part une alimentation pauvre en graisse, en épices et en glucides peu absorbables est associée à une réduction des symptômes du SII.Le café a des effets reconnus sur le système nerveux central, le microbiote et le fonctionnement intestinal. Cependant, relativement peu d’études se sont intéressées à l’association entre la consommation de café et de caféine et le risque de SII. Une étude croisée a donc évalué l’association entre la consommation de café et de caféine, le risque de SII et la sévérité de la maladie dans une population de 3 362 Iraniens adultes. Ses résultats indiquent que les personnes buvant du café au moins une fois par semaine avait un plus grand risque de SII. Ils montrent également, chez les femmes ainsi que chez les personnes obèses ou en surpoids, une association positive entre la consommation de caféine et le risque de SII. De plus, une relation a été observée entre la consommation de caféine, mais pas avec celle de café, et la sévérité des symptômes du SII chez les personnes obèses ou en surpoids. Dans la population étudiée, 748 personnes présentaient un SII avec, dans la plupart des cas, des symptômes légers à modérés. D’autre part, la consommation de café et de caféine était associée à une augmentation de SII à constipation prédominante. L’effet diurétique de la caféine susceptible de provoquer une déshydratation et finalement une constipation pourrait, au moins en partie, l’expliquer.Koochakpoor G et al., Association of coffee and caffeine intake with irritable bowel syndrome in adults. Frontiers in Nutrition, 2021 June ; 8 : 632469.0 PartagesPartagezTweetezPartagez0 PartagesPartagezTweetezPartagez 2 juillet 2021