Infolettre 127 – 25 janvier 2019 : Ginseng américain et diabète – Acide linoléique et inflammation – Fibres, céréales complètes et risque de maladie cardiovasculaire, de diabète et de cancer Ginseng américainLe ginseng américain, Panax Quinquefolius, également appelé ginseng à cinq folioles est une plante originaire des forêts tempérées de la moitié Est du continent nord-américain. Ses effets sur le contrôle de la glycémie ont fait l’objet de plusieurs études randomisées contrôlées.Des chercheurs canadiens ont enrôlé 38 personnes présentant un diabète de type II dans un essai croisé, randomisé et contrôlé contre placebo. Vingt-quatre d’entre elles ont terminé cet essai. Le premier objectif était de déterminer si l’usage d’un extrait de ginseng américain, en complément d’un traitement conventionnel, affecterait de façon significative les valeurs de l’hémoglobine glyquée, un indicateur du contrôle de la glycémie sur le long terme.Les volontaires enrôlés dans cette étude, âgés de 45 à 75 ans, présentaient un diabète de type II, diagnostiqué depuis au moins un an. Ils avaient un indice de masse corporelle (IMC) compris entre 25 et 35 Kg/m2 et une hémoglobine glyquée située entre 6,5 % et 8,5 %. On leur a demandé de prendre 1 g d’un extrait de ginseng américain, 40 mn avant chaque repas, ou un placebo pendant 8 semaines.A la fin de l’étude, les résultats montrent que la consommation de l’extrait de ginseng américain, par rapport au placebo, a induit une réduction du niveau d’hémoglobine glyquée, de la glycémie à jeun et de la pression sanguine systolique. Elle n’a par contre pas eu d’effet sur la pression diastolique. Pour les auteurs de l’étude, le fait que l’extrait de ginseng provoque une baisse de la pression systolique est un point important car près de 70 % des personnes diabétiques sont également hypertendues. L’extrait de ginseng a également amélioré le profil lipidique des volontaires. Enfin, l’augmentation observée de l’oxyde nitrique indique un effet bénéfique sur le fonctionnement endothélial.Il est recommandé de ne pas prendre un extrait de ginseng américain sans avoir demandé l’avis du médecin en charge de son traitement. Vuksan V et al. Efficacy and safety of american ginseng (Panax quinquefolium L.) extract on glycemic control and cardiovascular risk factors in individuals with type 2 diabetes : a double-blind, randomized, cross-over clinical trial. Eur J Nutr, 2018 24 Feb, : 1-9. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez Acide linoléiqueL’acide linoléique, est le seul acide gras oméga-6 essentiel et n’est donc pas fabriqué par l’organisme. Il doit être apporté par l’alimentation et les huiles végétales, notamment, les huiles de tournesol, de lin, de pépins de raisin ou de noix en sont d’excellentes sources.Une consommation importante et des concentrations élevées dans le sang d’acide linoléique ont été associées à une diminution du risque de diabète de type II et de maladies cardiovasculaires. Mais, par ailleurs, des métabolites de l’acide linoléique peuvent initier une inflammation. C’est la raison pour laquelle une consommation élevée d’acide linoléique est considéré comme un facteur susceptible de contribuer à l’installation d’une inflammation de bas grade. Selon les résultats d’une étude récemment publiée, ces observations contradictoires pourraient être expliquées par des différences génétiques.La composition en acides gras des tissus et des lipides sanguins est déterminée de façon prédominante par la consommation alimentaire et le métabolisme interne qui est fortement régulé génétiquement. Les désaturases sont des enzymes clés du métabolisme des acides gras. Elles sont encodées notamment par les gènes FADS1 et FADS2. Une étude a exploré si des variants génétiques sur un point précis du gène FADS1 pouvait modifier l’effet de l’acide linoléique sur la composition sérique en acides gras, sur la glycémie à jeun, les niveaux d’insuline et de CRP, un indicateur de l’inflammation. L’analyse a été faite sur 1300 hommes d’âge moyen participant à l’étude METSIM (Metabolic syndrome in men). Soixante hommes de l’étude FADSIET étaient porteurs de deux variants génétiques. Pendant quatre semaines, ils ont supplémenté leur alimentation avec de l’huile de tournesol riche en acide linoléique. Les résultats indiquent que les effets de l’acide linoléique sur l’organisme humain sont largement dépendants du variant du gène FADS1 porté par un individu. Cela peut par exemple avoir un effet sur l’efficacité avec laquelle la supplémentation en acide linoléique peut abaisser la glycémie à jeun. De plus, selon le variant génétique dont elle est porteuse, une supplémentation en acide linoléique peut abaisser ou augmenter les niveaux de CRP d’une personne. Le variant du gène FADS1 a également un effet sur les niveaux des médiateurs de l’inflammation qui sont créés à partir de métabolites de l’acide linoléique et d’autres acides gras oméga-6. Lankinen M.A. Inflammatory response to dietary linoeic acid depends on FADS1 genotype. The Am J Clin Nutr 2019 ; 108 : 1-11. Les résultats indiquent que les effets de l’acide linoléique sur l’organisme humain sont largement dépendants du variant du gène FADS1 porté par un individu. Cela peut par exemple avoir un effet sur l’efficacité avec laquelle la supplémentation en acide linoléique peut abaisser la glycémie à jeun. De plus, selon le variant génétique dont elle est porteuse, une supplémentation en acide linoléique peut abaisser ou augmenter les niveaux de CRP d’une personne. Le variant du gène FADS1 a également un effet sur les niveaux des médiateurs de l’inflammation qui sont créés à partir de métabolites de l’acide linoléique et d’autres acides gras oméga-6. Lankinen M.A. Inflammatory response to dietary linoeic acid depends on FADS1 genotype. The Am J Clin Nutr 2019 ; 108 : 1-11. Fibres, céréales complètesDes chercheurs ont passé en revue 40 années d’études. Ils ont inclus 185 études observationnelles avec des données concernant 135 millions de personnes et 58 études cliniques portant sur 4635 personnes. Ils ont exclu les études portant sur des personnes souffrant de maladies chroniques, les essais de perte de poids et ceux de supplémentation.Les données observationnelles suggèrent une diminution de 15 à 31 % de la mortalité de toute cause, de l’incidence des maladies coronariennes, des accidents vasculaires cérébraux et de la mortalité associée, du diabète de type II et du cancer colorectal lorsque l’on compare les personnes ayant la plus forte consommation de fibres alimentaires avec celle qui en consomment le moins. Cette réduction s’est traduite par 13 décès de moins et six cas de moins de maladies cardiovasculaires par 1000 participants pendant la durée de l’étude.Pour chaque augmentation de la consommation de fibres de 8 grammes, la totalité des décès et l’incidence des maladies cardiovasculaires, du diabète de type II et du cancer colorectal diminuait de 5 à 17 %. Les études cliniques indiquent un poids corporel, une pression sanguine systolique et un cholestérol total significativement plus bas lorsqu’elles comparent les plus faibles et les plus fortes consommations de fibres alimentaires.La réduction du risque de mortalité de toute cause et de l’incidence des maladies cardiovasculaires, du diabète de type II et du cancer colorectal était plus importante lorsque la consommation de fibres se situait entre 25 et 29 grammes par jour. Des données similaires ont été observées avec la consommation de céréales complètes.Les chercheurs pensent que la mise en place de recommandations pour augmenter la consommation de fibres alimentaires et remplacer les céréales raffinées par des céréales complètes devraient avoir des effets bénéfiques sur la santé.Les données de cette méta-analyseC’est une technique statistique qui consiste à réunir les données provenant de différentes ét... concernent la réduction de risque dans la population générale et non chez des personnes souffrant de maladies chroniques. Reynolds A et al., Carbohydrate quality and human health : a series of systematic reviews and meta-analysis. The Lancet, 2019 January 10. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 31 janvier 2019