Infolettre 64 – 10 novembre : Magnésium, santé des os et des muscles • Cerises et insomnie • Migraine, CoQ10, magnésium et grande camomille Magnésium,Les fractures de fragilité, la sarcopénie ou diminution de la masse musculaire et la fragilité deviennent de plus en plus fréquentes dans notre société vieillissante. Conserver le fonctionnement et la masse musculaires sont donc particulièrement importants. Le magnésium peut avoir un effet protecteur contre l’ostéoporose en influant sur l’activité des ostéoblastes, les cellules responsables de la construction osseuse, sur la formation des cristaux d’hydoxyapatite qui entrent dans la composition minérale de l’os ainsi que sur la régulation de l’homéostasieCe terme a été introduit pour la première fois par le médecin et physiologiste français, Claude... du calcium. Il joue des rôles métaboliques et physiologiques directs sur les muscles squelettiques incluant le maintien du renouvellement et de la synthèse protéique. Les muscles squelettiques et les os contiennent la majeure partie du magnésium de l’organisme : 60 % dans les os et 27 % dans les muscles, ce qui montre son importance. Des chercheurs[1] ont investigué l’association existant entre la consommation alimentaire de magnésium et la santé des muscles squelettiques (la masse musculosquelettique, la force de la poignée de main et la densité minérale osseuse du talon) dans un échantillons d’hommes et de femmes âgés de 39 à 72 ans provenant de la cohorte britannique Biobank. Les données de 73 323 hommes et de 82 096 femmes ont été analysées. Les résultats montrent que les femmes ont une force de poignée de main plus faible que celle des hommes. La consommation de magnésium était également plus élevée chez les hommes : 268 mg par jour contre 212 mg par jour chez les femmes. Ces consommations étaient toutes deux inférieures aux recommandations des agences sanitaires européennes : 350 mg par jour pour les hommes et 300 pour les femmes. Une poignée de main plus forte était associée à une consommation plus importante de magnésium. Les chercheurs concluent finalement qu’ils ont observé une corrélation positive entre une consommation plus importante de magnésium, la force de la poignée de main, les indices de masse musculaire squelettique et la densité minérale osseuse chez les hommes comme chez les femmes. Leurs résultats indiquent qu’il semble important de consommer suffisamment de magnésium ainsi que des protéines pour la santé des muscles squelettiques et ainsi que du calcium pour la santé des os. Ils suggèrent que le magnésium joue un rôle important pour la santé des muscles squelettiques et qu’il a un intérêt pour les stratégies de prévention de la sarcopénie, des chutes de fragilité et des fractures. [1] Welsh AA et al., Dietary magnesium may be protective for aging of bone and skeletal muscle in middle and younger older age men and women : cross-sectional findings from the UK Biobank cohort.Nutrients 2017, 9,1189. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez CerisesLa mélatonine que l’on appelle aussi l’hormone du sommeil est synthétisée par la glande pinéale à partir d’un acide aminé, le tryptophane. Sa production diminue avec les années et peut aussi être perturbée par la prise de certains médicaments. Les cerises Montmorency, aussi appelées griottes, de petites cerises acidulées, sont une source naturelle de mélatonine. Elles contiennent également, des composés polyphénoliques, des proanthocyanidines auxquels elles doivent leur couleur rouge ainsi qu’une petite quantité de tryptophane. Dans une première étude, vingt sujets ont consommé, pendant une semaine, 30 ml pas jour de jus de cerises concentré ou un placebo. Chez les personnes qui ont bu le jus concentré de griottes, le niveau de mélatonine a augmenté de 15 % et la durée de leur sommeil en moyenne de 25 minutes[1]. Dans un autre essai[2], sept personnes âgées d’environ 68 ans ont consommé 240 ml de jus de cerises Montmorency deux fois par jour pendant deux semaines. Les résultats montrent que ceux qui ont consommé le jus de griottes avaient un sommeil d’une durée plus longue d’environ 84 minutes que ceux prenant un placebo. Leur sommeil était également plus récupérateur. Les chercheurs cherchaient à savoir si l’effet du jus de cerise sur le sommeil était dû seulement à la présence de mélatonine ou à celle d’autres composants. Ils pensaient que les proanthocyanidines, particulièrement abondantes dans les cerises jouaient également un rôle. Dans cette étude le jus de cerises favorise la biodisponibilité du tryptophane. Une étude cellulaire indique que le jus inhibe l’activité d’une enzyme qui dégrade le tryptophane. Les chercheurs pensent que c’est la combinaison de tryptophane et de mélatonine présents dans le jus de cerises qui est probablement responsable de ses effets bénéfiques sur le sommeil.La même équipe de chercheurs a publié en 2017 une nouvelle étude pilote qui confirme leurs précédents résultats[3].Précisons que ces travaux ont bénéficié du soutien financier du Cherry Marketing Institute, une association sans but lucratif fondé par les producteurs et transformateurs Nord-américains de cerises Montmorency.[1] Howatson G et al., Effect of tart cherry juice (Prunus cerasus) on melatonin levels and enhanced sleep quality. Eur J Nutr 2012 dec ; 51(8) : 909-16.[2] Liu AG et al., Tart cherry juice increases sleep time in older adults with insomnia. Experimental Biology 2014, San Diego, CA. April 28, 2014.[3] Losso JN, et al., Pilot study of the tart cherry juice for the treatment of insomnia and investigation of mechanism. American Journal of Therapeutics, 2017 Marc0 PartagesPartagezTweetezPartagez Migraine, CoQ10,La migraine est une affection neurologique qui touche 12 à 20 % de la population mondiale. Il existe un grand nombre de traitement préventifs qui diminuent la fréquence et la sévérité des crises. La moitié des patients montrent une réduction de 50 % de la fréquence des crises avec la prise de ces traitements. Cependant, il semble que seulement 3 à 5 % des patients reçoivent un traitement préventif adapté. Les enquêtes montrent que les migraineux sont parmi les patients les plus insatisfaits et près de la moitié d’entre eux cessent de chercher un traitement, en partie à cause de leurs effets secondaires. Dans la migraine, un traitement de fond a pour principal objectif de réduire la fréquence des crises. Son efficacité ne peut s’évaluer qu’après au moins deux à trois mois d’intervention. Le niveau de CoQ10 est fréquemment bas chez les sujets souffrants de migraines, en particulier chez les enfants et les adolescents. Quelques essais cliniques ont montré qu’elle pouvait avoir des effets bénéfiques et réduire la fréquence des crises. Plusieurs études suggèrent que la grande camomille, une plante annuelle de la famille des composacées, diminue la fréquence et la sévérité des crises de migraines ainsi que les nausées et les vomissements qui peuvent leur être associés. Ses propriétés anti-migraine sont attribuées à la présence de son principal principe actif, le parthénolide. Des déficiences en magnésium son observées chez environ un sujet migraineux sur deux et son niveau semble être en rapport avec la fréquence des crises. Des essais cliniques montrent qu’une supplémentation en magnésium réduit la fréquence des crises. Une étude d’observation[1] a été conduite sur trois mois pour évaluer les effets d’une supplémentation associant la CoQ10, la grande camomille et le magnésium sur des adultes souffrant de migraines. Cent-trente-deux sujets, hommes et femmes, âgés de 18 à 65 ans ont été enrôlés dans cette étude. Ils ont reçu des comprimés contenant 100 mg de grande camomille, 100 mg de CoQ10, 112,5 mg de magnésium et 1,4 mg de vitamine B6 pour faciliter l’absorption du magnésium à prendre tous les matins pendant trois mois. La supplémentation a significativement diminué le nombre de crises de migraines le troisième mois. Cette réduction s’est mise en place progressivement tout au long de la supplémentation. A la fin, une réduction d’au moins 50 % du nombre de jours avec des maux de tête migraineux a été constatée chez 75 % des sujets. Une des limites de cette étude est qu’elle n’était pas randomisée et contrôlée contre placebo. L’effet placebo est parfois important dans les études de traitements prophylactiques de la migraine et celui de la supplémentation peut donc avoir été surévalué. Une autre limite est la taille relativement modeste de l’échantillon. Ses résultats devront être confirmés par une étude randomisée, contrôlée contre placebo. Cette étude a été financée par un laboratoire qui a mis la formule sur le marché. [1] Guilbot A et al., A combination of coenzyme Q10, feverfew and magnesium for migraine prophylaxis : a propspective observational study. BMC Complements Alt Med 2017, 17 : 433. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 19 novembre 2017