Infolettre 364 - 18 janvier 2024 : Probiotiques et gingivite • Acide gras oméga-7 et santé de la peau • Gingembre, symptômes gastro-intestinaux et sclérose Probiotiques et gingivite Pendant la période de guérison d’une gingivite, des probiotiques contribueraient à la récupération de la composition initiale du microbiote supra-gingival. La gingivite, une maladie multifactorielleLa gingivite affecte plus de 90 % de la population mondiale. Elle est certes réversible mais peut aussi, non ou mal soignée, être le précurseur d’une parodontite. Dans la plupart des cas cependant, une hygiène buccale adaptée est suffisante à prévenir la gingivite. L’implication du microbiote buccal Lorsqu’il est en équilibre, le microbiote de la cavité buccale est le garant d’une bonne santé. En déséquilibre, il peut être impliqué notamment dans l’apparition d’une gingivite. Elle est liée à la présence dans le biofilm de bactéries spécifiques, normalement présentes sous la forme commensale. Une rupture de l’équilibre entre la proportion de ces bactéries et les défenses du système immunitaireSon rôle est de protéger l’organisme des agresseurs extérieurs et internes : virus, bactéries... déclenche le développement de la maladie parodontale. L’intérêt des probiotiquesDes modèles expérimentaux de gingivite ont été employé pour tester les effets protecteurs potentiels d’une supplémentation en probiotiques. Des études montrent ainsi sur ces modèles et aussi chez des personnes présentant une gingivite que différents probiotiques peuvent améliorer les paramètres cliniques gingivaux, freiner le développement de la maladie, aider à réduire les micro-bactéries pathogènes du biofilm sous-gingival et diminuer les marqueurs de l’inflammation dans le liquide gingival. D’autres ont montré qu’ils ont la capacité d’altérer les biofilms parodontaux.Quels effets en cas de gingivite ?Une étude a été réalisée dans l’objectif de savoir si des probiotiques pouvaient apporter une protection contre une gingivite expérimentale induite par 14 jours sans pratique d’hygiène buccale et/ou s’ils soutiendraient ensuite la restauration de l’homéostasieCe terme a été introduit pour la première fois par le médecin et physiologiste français, Claude... buccale.Quatre-vingts personnes en bonne santé générale et buccale ont participé à cette étude randomisée, contrôlée contre placebo et en quadruple aveugle. Pendant 14 jours ils se sont abstenus de pratiques d’hygiène buccale et les ont reprises pendant 14 jours supplémentaires. Dans le même temps, ils ont consommé quotidiennement des probiotiques ou un placebo. Les résultats suggèrent que la consommation de probiotiques a été incapable de prévenir les effets néfastes immédiats sur le microbiote supra-gingival induits par le biofilm responsable de la gingivite.Cependant, pendant la période de guérison, après la gingivite induite par le biofilm, les probiotiques semblent avoir renforcé le retour à la condition saine initiale du microbiote supra-gingival. D’autres études sur un plus grand nombre de personnes sont nécessaires pour évaluer la signification clinique de ces résultats.Lundtorp Olsen C et al., Probiotics support resilience of the oral microbiota during resolution after experimental gingivitis – A randomized double-blind placebo-controlled trial. Nutrients 2023 ; 15 : 4805.0 PartagesPartagezTweetezPartagez0 PartagesPartagezTweetezPartagez Acide gras oméga-7 et santé de la peau Chez des femmes d’âge moyen, la prise d’huile de colin d’Alaska riche en oméga-7 aurait des effets anti-âges et améliorerait la qualité et la santé de la peau. Le vieillissement de la peauAvec le passage des années, les couches sous-cutanées de la peau subissent de multiples changements qui contribuent à l’apparition du vieillissement sur le visage. Ces changements incluent notamment une diminution de la taille, du fonctionnement et de la différentiation des adipocytesLes adipocytes ou cellules adipeuses sont des cellules des tissus adipeux. Leur rôle est de stocker... ainsi qu’une perturbation de leur redistribution au cours du vieillissement intrinsèque. Le vieillissement de la peau et l’apparition des rides sont également le résultat d’une perte d’hydratation. En particulier, la teneur en eau du stratum corneum diminue avec l’âge. Le vieillissement est également caractérisé par la présence d’une pigmentation anormale dans laquelle la mélaninePigment naturel produit par les mélanocytes et responsables de la couleur de la peau, des poils, de... est impliquée.L’intérêt des acides gras oméga-7Les acides gras oméga-7 appartiennent à la famille des acides gras monoinsaturés. Ils ont des propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires et possèdent un fort pouvoir hydratant. L’un d’entre eux, l’acide palmitoléique, est un élément constitutif du sébum qui constitue une barrière protectrice pour l’épiderme. Des études ont montré que cet acide gras contribue à améliorer la composition et la santé de la peau.Quels effets sur les rides et l’hydratation de la peau ?Une étude a évalué les effets sur la peau et l’innocuité de la prise de 7-MEGA™, un ingrédient produit à partir d’huile de colin d’Alaska raffinée contenant de l’acide palmitoléique. Cent-une femmes d’âge moyen ont été enrôlées dans cette étude randomisée, en double aveugle et contrôlée contre placebo. Pendant douze semaines, elles ont pris deux fois par jour 500 mg d’oméga-7 ou un placebo.A la fin de la supplémentation, des effets anti-âges ont été observés sur la peau. Ils incluaient notamment une amélioration des rides et de l’hydratation de la peau ainsi que de la perte d’élasticité. Une réduction de la mélaninePigment naturel produit par les mélanocytes et responsables de la couleur de la peau, des poils, de... et de la production d’érythème a également été constatée. Aucune réaction secondaire sérieuse n’a été observée. D’autres études devront venir confirmer ces premiers résultats.Sung HK et al., Anti-wrinkle and skin moisture efficacy of 7-MEGA™ : a randomized, double-blind, placebo-comparative clinical trial. Nutrients, 2024 ; 16 : 212.0 PartagesPartagezTweetezPartagez Gingembre, symptômes gastro-intestinaux et sclérose La consommation de gingembre aurait des effets bénéfiques sur la constipation, les nausées, les ballonnements et les douleurs abdominales de personnes souffrant de sclérose en plaques récurrente-intermittente. La sclérose en plaques est une maladie chronique neurodégénérative auto-immune. La sclérose en plaques récurrente-intermittente est caractérisée par des épisodes d’apparition de nouveaux signes ou symptômes ou d’aggravation de signes ou symptômes existants (poussées) suivis par des périodes de rétablissement (rémission). Des symptômes gastrointestinaux souvent présentsDes données récentes suggèrent que des symptômes gastrointestinaux tels que douleurs abdominales, dysphagie, constipation, diarrhées, ballonnements, éructations, flatulences, brûlures d’estomac, anorexie et nausées seraient fréquemment présents chez les personnes souffrant de sclérose en plaques. Il semblerait qu’ils affectent plus de 80 % de ces personnes et seraient responsables de complications.Le problème gastrointestinal le plus fréquent serait en particulier un dysfonctionnement anorectal et un transit ralenti conduisant à la constipation. Les dysfonctionnements intestinaux arriveraient, selon les malades, en troisième position des facteurs limitant leur capacité à travailler.L’intérêt du gingembreLe gingembre (Zingiber officinalis) est reconnu notamment pour ses propriétés antioxydantes, anti-inflammatoires, immunomodulatrices … Mais, surtout, une supplémentation en gingembre a montré des effets bénéfiques en cas de différents problèmes gastrointestinaux. La consommation de gingembre accélérerait la motilité gastrointestinale et réduirait la durée du transit des aliments avec pour résultat une amélioration de la constipation. Quels effets en cas de sclérose en plaquesUne étude randomisée, en double aveugle et contrôlée contre placebo a évalué les effets d’une supplémentation en gingembre sur la fréquence et la sévérité de symptômes gastrointestinaux courants chez des personnes présentant une sclérose en plaques récurrente-intermittente. Cinquante deux personnes ont été enrôlées dans cette étude. Pendant 12 semaines, elles ont consommé, trois fois par jour, 500 mg de gingembre ou un placebo.Les résultats montrent que le gingembre, par rapport au placebo, a entrainé une réduction statistiquement significative de la fréquence et de la sévérité des nausées et de la constipation ainsi que de la sévérité des ballonnements. De plus, il a provoqué des diminutions presque statistiquement significatives de la fréquence des ballonnements et de la sévérité des douleurs abdominales. C’est sur la constipation que le gingembre a été le plus efficace. Foshati S et al., The effects of ginger supplementation on common gastrointestinal symptoms in patients with relapsing-remitting multiple sclerosis : a double-blind randomized placebo-controlled trial. BMC Complementary Medicine and Therapies 2023 ; 23 : 383.0 PartagesPartagezTweetezPartagez 18 janvier 2024