Améliorer la réponse à la vaccination antigrippale

La vaccination est la principale mesure de prévention de la grippe officiellement recommandée. La politique vaccinale vise en priorité à protéger les personnes de formes graves de la maladie. Pour ces personnes, l’objectif est avant tout de réduire, en cas de grippe, le risque de complications et de décès. Mais si vous envisagez de vous faire vacciner, mieux vaut mettre toutes les chances de votre côté en préparant votre organisme pour améliorer sa réaction à la vaccination.

La rapidité avec laquelle le virus de la grippe mute de façon incessante oblige chaque année les chercheurs à faire une sorte de pari pour choisir les souches les plus probables qu’ils vont intégrer aux vaccins. Cela veut dire que les souches présentes dans le vaccin ne sont pas forcément toutes celles qui seront responsables de l’infection grippale la saison suivante. D’où l’intérêt d’adopter des mesures complémentaires pour se protéger.

Les personnes de plus de 65 ans figurent parmi les personnes à risque visées prioritairement par la vaccination contre la grippe. Le problème est que leur système immunitaire vieillissant répond mal à la vaccination. Chez les personnes âgées, la réponse est en effet plus lente à apparaître, moins intense et de moins longue durée.

Le statut nutritionnel joue un rôle important

Des déficiences en certains nutriments, et en particuliers, en nutriments antioxydants comme les vitamines C et E ou le sélénium, perturbent le système immunitaire. La prise d’un complément alimentaire apportant des vitamines et des minéraux avant le début de l’hiver est un moyen simple de pallier d’éventuelles déficiences. Elle aide à renforcer le fonctionnement du système immunitaire et les défenses contre les infections et à améliorer la réponse à la vaccination.

Des nutriments qui agissent sur la réponse à la vaccination

La vitamine E, prise à des doses supérieures aux recommandations améliore le fonctionnement du système immunitaire des personnes âgées et, entre autres, la réponse à la vaccination. Les études[1] qui ont montré cet effet utilisaient des doses quotidiennes de 200 à 400 UI d’alpha-tocophérol.

Une autre étude a montré que la prise d’extrait de ginseng (Panax ginseng), 100 mg par jour pendant douze semaines, améliorait la réponse à la vaccination antigrippale. Les sujets de l’étude ont été vaccinés au cours de la quatrième semaine de supplémentation[2].

La L-cystine (700 mg) associée à la L-théanine (280 mg), deux acides aminés, prise pendant quatorze jours avant une vaccination antigrippale a renforcé la réponse immunitaire à la vaccination de personnes âgées vivant en maison de retraite qui avaient des protéines sériques ou une hémoglobine basse (s)[3].

Le microbiote a son rôle à jouer

La flore intestinale, le microbiote intestinal, a également un rôle important dans la modulation du système immunitaire. Cela explique que certaines études aient montré que la prise de probiotique, quelque temps avant de se faire vacciner, renforce la réponse immunitaire à la vaccination et réduit la durée des infections hivernales[4].

[1] Meydani SN et al., vitamin E and immune response in the aged : molecular mechanism and clinical applications. Immunol Rev 2005 Jun ; 205 : 269-84.
[2] Scaglione F et al. Efficacy and safety of the standardised ginseng extract G115 for potentiating vaccination against the influenza syndrome and protection against the common cold. Drug Exp Clin res1996, 22(2) ; 66-72.
[3] Miyagawa K etal., Co-administration of l-cystine and l-theanine enhances efficacy of influenza vaccination in elderly persons : nutritional status-dependent immunogenicity. Geriatr Gerontol Int 2008 Dec ; 8(4) : 243-50.
[4] Davidson LE et al l Lactobacillus GG as an immune adjuvant for live-attenuated influenza vaccine in healthy adult :a double-blind, placebo-controlled trial. Eur J Clin Nutr 2011 Apr ; 65(4) : 501-7.

 

 

Brigitte Karleskind, rédactrice en chef

 

16 octobre 2017

D'autres news

Régime méditerranéen et forme physique

Le suivi d’un régime méditerranéen est associé à la forme physique et cardiorespiratoire. La forme physique est fortement reliée à une diminution de la mortalité cardiovasculaire ainsi qu’au risque de développer des maladies cardiovasculaires. Récemment, des études ont confirmé que, chez des adultes, un niveau plus élevé… Read More

En savoir plus

En exclusivité: Akkermansia, gardienne de la barrière intestinale

Le Professeur Patrice Cani, maître de recherche FNRS à l’UCLouvain, en Belgique, nous emmène sur le chemin qui l’a conduit à la découverte des effets bénéfiques pour la santé d’une bactérie, Akkermansia municiphila, et à la publication, au début du mois de juillet de cette année, des… Read More

En savoir plus

Iode et alimentation

Plusieurs groupes de population, en Norvège, comme dans de nombreux autres pays, ont des apports alimentaires insuffisants en iode. L’iode est un nutriment essentiel, indispensable à la formation des hormones thyroïdiennes. Celles-ci jouent un rôle fondamental dans le développement cérébral du fœtus mais aussi dans les processus… Read More

En savoir plus

Vitamine E et calculs biliaires

Des concentrations plus élevées de vitamine E pourraient diminuer le risque de calculs biliaires. La formation de calculs à l’intérieur de la vésicule biliaire est appelée lithiase biliaire ou cholélithiase. Dans la majorité des cas, ces calculs sont composés de cholestérol cristallisé. Des calculs constitués de pigments… Read More

En savoir plus

Magnésium et santé cardiovasculaire

La concentration de magnésium dans le sérum sanguin n’est pas le reflet du magnésium intracellulaire. C’est pourquoi les déficiences sont largement sous-diagnostiquées. De plus, à cause de maladies chroniques, de la prise de médicaments et de la consommation d’aliments raffinés et transformés une partie importante des populations… Read More

En savoir plus